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Les participants ont mis leurs pas dans ceux de Lucien Chardon, le héros du roman de Balzac et futur Lucien de Rubempré qui rêvait de conquérir le grand monde.
Petit aperçu de cette promenade dans les rues d’Angoulême.
Tous les textes en italiques sont tirés des Illusions perdues d’Honoré de Balzac.
Ceux du bas et les gens du haut
Angoulême est une vieille ville, bâtie au sommet d'une roche en pain de sucre qui domine les prairies où se roule la Charente. […] Sa situation en faisait jadis un point stratégique […]; mais sa force d’autrefois constitue sa faiblesse aujourd’hui : en l’empêchant de s’étaler sur la Charente, ses remparts et la pente trop rapide du rocher l’ont condamnée à la plus funeste immobilité.
Vers le temps où cette histoire s’y passa, le Gouvernement essayait de pousser la ville vers le Périgord en bâtissant le long de la colline le palais de la
La Charente à l’Houmeau – Gaston Boucart (Musée d’Angoulême)
préfecture, une école de marine, des établissements militaires, en préparant des routes. Mais le Commerce avait pris les devants ailleurs. Depuis longtemps le bourg de l’Houmeau s’était agrandi comme une couche de champignons au pied du rocher et sur les bords de la rivière, le long de laquelle passe la grande route de Paris à Bordeaux. Personne n’ignore la célébrité des papeteries d’Angoulême, qui, depuis trois siècles, s’étaient forcément établies sur la Charente et sur ses affluents où elles trouvèrent des chutes d’eau. L’Etat avait fondé à Ruelle sa plus considérable fonderie de canons pour la marine. Le roulage, la poste, les auberges, le charronnage, les entreprises de voitures publiques, toutes les industries qui vivent par la route et par la rivière, se groupèrent au bas d’Angoulême pour éviter les difficultés que présentent ses abords. Naturellement les tanneries, les blanchisseries, tous les commerces aquatiques restèrent à la portée de la Charente ; puis les magasins d’eau-de-vie, les dépôts de toutes les matières premières voiturées par la rivière, enfin tout le transit borda la Charente de ses établissements. Le faubourg de l’Houmeau devint donc une ville industrieuse et riche, une seconde Angoulême que jalousa la ville haute où restèrent le Gouvernement, l’Evêché, la Justice, l’aristocratie. Ainsi, l’Houmeau, malgré son active et croissante puissance, ne fut qu’une annexe d’Angoulême. En haut la Noblesse et le Pouvoir, en bas le Commerce et l’Argent ; deux zones sociales constamment ennemies en tous lieux ; aussi est-il difficile de deviner qui des deux villes hait le plus sa rivale. »
Alcide Gauguié, un journaliste du 19ème, écrivait qu’à cette époque, les gens du Plateau surnommaient les habitants de l’Houmeau les crapauds, puisque vivant près de l’eau. En retour ceux-ci traitaient les habitants d’en haut d’angroises, le lézard en patois, qui paresse au soleil.
De la place du Palet à la place du Murier
Cette place, où se tenait un pilori, servit de lieu de peines et d'exécutions jusqu'à la deuxième moitié du XVIe siècle. De cette place, Lucien suit la rue des Juifs ; la rue des trois Notre-Dame et la rue Taillefer. Il pénètre dans le cœur du plateau fait d'étroites ruelles médiévales qui débouchent sur la place du Mûrier.
C’est là, à l'angle de la place (à l’endroit où se trouve l’immeuble de la Poste), qu’est installée l’imprimerie de son ami Séchard qui l'employait. Lucien y compose ses lignes « grappillant ses lettres parmi les 152 cassetins de sa casse ».
Séchard « Vous eussiez dit une truffe monstrueuse enveloppée par les pampres de l’automne. » « Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d’assembler les lettres appellent un Ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d’un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l’encrier à la presse et de la presse à l’encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les Ours ont nommé les compositeurs des Singes, à cause du continuel exercice qu’ils font pour attraper les lettres dans les cent cinquante-deux petites cases où elles sont contenues. »
La Rue du Minage et l’hôtel de madame de Bargeton
« En arrivant dans la rue du Minage, les choses extérieures n’étonnèrent point Lucien. Ce Louvre tant agrandi par ses idées était une maison bâtie en pierre tendre particulière du pays, et dorée par le temps. »
« Ceux qui peuvent s’initier par la pensée à des petitesses qui se retrouvent d’ailleurs dans chaque sphère sociale, doivent comprendre combien l’hôtel de Bargeton était imposant dans la bourgeoisie d’Angoulême. Quant à l’Houmeau, les grandeurs de ce Louvre au petit pied, la gloire de cet hôtel de Rambouillet angoumoisin brillait à une distance solaire. Tous ceux qui s’y rassemblaient étaient les plus pitoyables esprits, les plus mesquines intelligences, les plus pauvres sires à vingt lieues à la ronde. »
C'est dans ce haut lieu de la noblesse et de la haute bourgeoisie angoumoisine que Lucien cherche à pénétrer dans l'espoir d'y faire briller son art poétique.
« La plupart des maisons du Haut-Angoulême sont habitées ou par des familles nobles ou par d’antiques familles bourgeoises qui vivent de leurs revenus, et composent une sorte de nation autochtone dans laquelle les étrangers ne sont jamais reçus. A peine si, après deux cents ans d’habitation, si après une alliance avec l’une des familles primordiales, une famille venue de quelque province voisine se voit adoptée ; aux yeux des indigènes elle semble être arrivée d’hier dans le pays.
Les Préfets, les Receveurs-Généraux, les Administrations qui se sont succédé depuis quarante ans, ont tenté de civiliser ces vieilles familles perchées sur leur roche comme des corbeaux défiants : les familles ont accepté leurs fêtes et leurs dîners ; mais quant à les admettre chez elles, elles s’y sont refusées constamment. Moqueuses, dénigrantes, jalouses, avares, elles se marient entre elles, se forment en bataillon serré pour ne laisser ni sortir ni entrer personne ; les créations du luxe moderne, elles les ignorent. Pour elles, envoyer un enfant à Paris, c’est vouloir le perdre. Cette prudence peint les mœurs et les coutumes arriérées de ces maisons atteintes d’un royalisme inintelligent, entichées de dévotion plutôt que religieuses, qui toutes vivent immobiles comme leur ville et son rocher. »
La traite " négrière" atlantique débute au 15ème siècle, légale jusqu'à la fin du 18ème, elle devient illégale au 19ème. Entre 12 et 15 d'Africains ont été déportés. Quatre pays européens ont assuré 90% de l'ensemble de la traite atlantique : le Portugal, l'Angleterre, l'Espagne et la France.
Au cours du 18ème, Bordeaux est le 2ème port pour le commerce triangulaire après Nantes. 400 à 500 expéditions sont montées au départ de Bordeaux.
A la veille de la Révolution, Bordeaux est le premier port colonial français avec l’envoi de deux fois plus de navires que Nantes ou Marseille, s’accaparant ainsi près de la moitié du commerce en droiture (95%), qui s’effectue directement entre la France et ses colonies, sans passer par l’Afrique, ne participant ainsi pas à la Traite négrière. La ville Bordeaux s’enrichit donc des denrées produites par les personnes réduites en esclavage dans les Antilles et surtout à Saint-Domingue qui représente alors 75% du commerce colonial en droiture à Bordeaux. De nombreux planteurs possédant des esclaves sont bordelais.
1ère étape : l’emprisonnement, le fort du Hâ,
C’est l’ancienne forteresse de Bordeaux, à son emplacement ont été érigés le palais de justice et l'École nationale de la magistrature. C’est de là que le parcours démarre.
Bordeaux comptait au 18ème siècle 4 à 5 000 habitants noirs. L’esclavage était interdit en France, ce qui n’empêchait pas bourgeois ou aristocrates bordelais de disposer d’esclaves.
Le portrait présumé de la comtesse de Fontenelle (ci-contre) conservé au Musée d'Aquitaine en témoigne.
Pour ceux qui cherchaient à se libérer, la police des Noirs se chargeait de les pourchasser et les emprisonnés au fort du Hâ.
Devant les derniers vestiges du fort se trouve le «Parvis des Droits de L’Homme », la Déclaration des Droits de l’Homme y est apposée.
2ème étape : le voyage à fond de cale (rue Arnaud Miqueu)
Les religieux du couvent de la Merci négociaient le rachat de la liberté des esclaves blancs et chrétiens. Cette étape fut l’occasion d’évoquer le commerce triangulaire et les conditions de vie sur les bateaux de traite.
Le cinéma Utopia, au 18ème siècle, était une école de moussaillons.
3ème étape : la résistance (rue Saige)
Saige fut maire de Bordeaux de 1790 à 1793. Il appartenait à une famille enrichie par la traite négrière. Cet arrêt fut l’occasion de s’interroger sur le « devoir de mémoire », faut-il débaptiser les rues ou compléter les plaques en apportant les explications indispensables ?
4ème étape : les plantations (place de la Bourse)
Crée au milieu du 18ème siècle, cette place est le symbole de la richesse de la ville à l’époque. Elle constituait un point central du Bordeaux maritime d'où s’opérait des contrôles des entrées et des sorties de marchandises. Les armateurs enrichis par le commerce en droiture et le commerce triangulaire participèrent à la décoration de cette place notamment au travers de mascarons. Ces mascarons reflètent parfaitement cette situation avec la reproduction de visages africains en référence à la traite négrière.
5ème étape : le métissage (Grand Théâtre)
Le Grand Théâtre est un des trésors de la ville. Cette imposante construction du 18ème siècle a été possible par la richesse générée par l’activité commerciale de la ville.
Au 18ème siècle l’esclave mariée à son maître était automatiquement affranchie, tout comme les enfants métis issus de cette union. Les affranchis et les métis libres avaient le droit de posséder des terres et des esclaves.
Le métissage culturel a permis la naissance de grands mouvements artistiques et musicaux.
6ème étape : la liberté, Haïti, Toussaint Louverture, Modeste Testas :
En 1791, à Saint-Domingue, dans la colonie française la plus riche, les esclaves se soulèvent et abolissent l’esclavage. Le 16 pluviôse An II (4 février 1794) La Convention adopte le décret d'abolition de l’esclavage. Toussaint Louverture rejoint alors le camp républicain. Cet ancien esclave affranchi devint, en 1793, le premier général noir de l’armée française.
En 1802, Bonaparte envoie une expédition militaire pour écraser les opposants au rétablissement de l’esclavage qu’il a décrété. La même année, Toussaint Louverture est emprisonné au Château de Joux, dans le Doubs. Il y meurt le 7 avril 1803. En 1804, après une guerre de libération, la première qui arrive à ses fins, l’indépendance de l'île est proclamée. Elle devient Haïti.
En 1825, la France impose à son ancienne colonie de payer à prix d’or sa nouvelle indépendance pour compenser les pertes causées aux propriétés des colons par les révoltes des esclaves et l'indépendance d'Haïti. Le montant de l'indemnité, qui s'élève initialement à 150 millions de francs or (Charles X) soit plus de 100 milliards d'euros, est réduit à 90 millions en 1838 (Louis-Philippe). Si celui-ci est soldé en 1883, Haïti continue de rembourser les emprunts et intérêts auprès des banques françaises et américaines jusqu'en 1952.
L’économie de l’île ne s’en est jamais relevée.
Le 27 avril 1848 l’esclavage est aboli par la France.
La statue de Modeste Testas réalisée par Woodly Caymitte dit Filipo, artiste haïtien.
Al Pouessi fut achetée par des négociants bordelais, les frères Testas. L’un dirigeait la sucrerie à Saint-Domingue et l’autre, gérait à Bordeaux la vente du sucre et du coton. Agée de 16 ans, elle fut baptisée Marthe Adélaïde Modeste Testas du nom de la maison à laquelle elle est attachée. Elle fut à la fois l’esclave et la concubine de François Testas.
Avant de mourir celui-ci consigna dans son testament la volonté d’affranchir les esclaves qu’il avait emmenés avec lui à Philadelphie et le 13 juillet 1795, en application du testament, Modeste Testas devint libre. De 1888 à 1889, son petit-fils, François Denys Légitime, fut président de la République d’Haïti.
« Quand la sueur de l’Indien se trouva brusquement tarie par le soleil.
Quand la frénésie de l’or draina au marché la dernière goutte de sang indien
De sorte qu’il ne resta plus un seul Indien aux alentours des mines d’or
On se tourna vers le fleuve musculaire de l’Afrique
Pour assurer la relève du désespoir
Alors commença la ruée vers l’inépuisable
Trésorerie de la chair noire
Alors commença la bousculade échevelée
Vers le rayonnant midi du corps noir
Et toute la terre retentit du vacarme des pioches »
Références bibliographiques :
- Humeur noire, Anne-Marie Garat, Actes Sud
- Bordeaux port négrier 17ème – 19ème siècles, édition Karthala
- Les passagers du vent (tomes 1 à 5), François Bourgeon, Delcourt
- Bordeaux colonial, 1850-1940, un article de Christelle Lozère (à télécharger)
La cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême est remarquable à la fois par son architecture romane datant du XIIe siècle et, depuis 2016, par la mise en scène de son Trésor réalisée par l’artiste plasticien Jean-Michel Othoniel (voir à la rubrique "nos conférences").
Le verre soufflé coloré, matériau de prédilection de l’artiste est au coeur cette création. Les vitraux aux tonalités bleu, dont le bleu d'Angoulême, et or diffusent une lumière colorée dans une mise en abîme du reflet qui contribue à l’atmosphère onirique des lieux.
Exposé sur les trois niveaux du côté du transept sud de la cathédrale (39 marches, qui n'ont rien à voir avec le film d'Alfred Hitchcock, sont à gravir). le Trésor possède ainsi un magnifique écrin composé par une quinzaine d'artisans d'art, dont ceux de l’Atelier du Bégonia d’or spécialisé dans la broderie au fil d’or, un savoir-faire rochefortais, remontant au 17ème siècle, intimement lié aux Manufactures royales où étaient brodés au fil d’or les uniformes et les drapeaux.
Chaque salle du Trésor correspond à un thème : le Lapidaire, l'Engagement, le Merveilleux.
Saint-Michel d’Entraygues
De 1137 à 1143, Lambert, abbé fondateur de l’abbaye Notre-Dame de La Couronne et évêque d’Angoulême fait construire l’église afin d’accueillir les malades et les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle. Aux XIVe et XVe siècle, la guerre de Cent Ans entraîne la ruine de l’abbaye Notre-Dame. En 1450, l’église, cédée au diocèse d’Angoulême, devient église paroissiale. En 1596, lors des Guerres de Religion, l’église est pillée. Au XVIIe siècle, la voûte centrale s’écroule. Elle est remplacée par une simple charpente. En 1789, la Révolution française débute. En 1793, l’église est pillée. En 1841, Saint-Michel est classée Monument historique. « Ce monument circulaire, par son plan et la beauté de ses détails, peut être considéré comme un type achevé des édifices de cette espèce » affirme Prosper Mérimée. C’est en effet une église à l’architecture unique en Angoumois. De 1843-1844, des travaux de restauration sont exécutés : réfection de la toiture et peinture du tillage (plafond de bois). De 1848-1853, d’importants travaux de restauration et de reconstruction dirigés par Paul Abadie fils sont réalisés. De 1851-1853, le cimetière dit «des Pélerins» qui entourait l’église est déplacé. En 1852, l’église est rendue au culte. En 1898, un clocher isolé au nord de l’église est construit par l’architecte Hector-François Laboisne. Au début des années 1980, des travaux de rejointoiement sont réalisés.
L’église octogonale s’inscrit dans un cercle de 13,60 m de diamètre. Elle est entourée de huit absidioles hémicirculaires voûtées en cul-de-four. Un tambour de plan octogonal, à l’origine couvert d’une coupole, s’élève au-dessus des absidioles. L’édifice est couronné d’un petit clocher. Le maintien de la voûte d’ogive à huit quartiers a imposé la présence de contreforts d’angle. Une couverture en dalles de pierre a été préférée à la tuile. Les chapiteaux présentent entre autres des plantes luxuriantes. 72 modillons ont été replacés par Abadie fils. Certains sont d’origine, d’autres ont été refaits au XIXe siècle. On peut identifier notamment des Gorgones qui tirent la langue, un basilicum, une sirène à deux queues et... un homard.
Cet édifice présente de magnifiques exemples de la sculpture romane :
- rubans à trois cordes formant des cercles entrelacés marqués au centre d’une pointe de diamant ;
- cercles s’entrecroisant avec une tresse végétale avec entre chaque cercle des rameaux composant des losanges, quatre feuilles bourgeonnantes s’échappant des tiges pour s’affronter deux à deux ;
- tiges en cœur liées à leur base par des anneaux, à l’intérieur, des feuilles dentelées s’épanouissent en fleur de lys.
- « Saint Michel terrassant le dragon » (avec ses ailes on ne peut le confondre avec Saint-Georges), sculpture du XIIe siècle et chef-d’œuvre de l’art roman, figure sur le tympan du portail d’entrée à l’ouest. La représentation du mouvement y est particulièrement remarquable. Un nimbe rouge encadrant le visage de l’archange signalé par Abadie fils peut encore être perçu et laisse imaginer une colorisation plus généralisée.
Saint-Hilaire de Mouthiers-sur-Boëme
Au VIe ou IXe siècle, un monastère est fondé. En 1094, l'église est donnée par Guillaume de la Rochandry à l’abbaye Saint-Martial de Limoges qui y fonde un prieuré régulier. A la fin du XIe siècle une église est construite avec une nef charpentée. De 1120 à 1130, le voûtement de la nef est réalisé. Entre 1135 et 1145, les parties orientales de l'édifice sont reconstruites. Au XIIIe siècle, le clocher est repris et une flèche est construite. Aux XIVe et XVe siècle, pendant la Guerre de Cent Ans l'église est en partie détruite. Fin XVe ou début XVIe siècle, la façade est transformée dans le style gothique et une chapelle est construite sur le bras de transept sud. Lors des Guerres de Religion, l'église est en partie ruinée. 1735 ou 1737, la flèche de l’église est foudroyée. La nef est restaurée. En 1847, Paul Abadie fils établit un devis pour la restauration de l’église à 16 000 F. Il n’obtient que 7 000 F. En 1849, il restaure le mur gouttereau extérieur nord et de l’absidiole nord. En 1851, les travaux sont interrompus. En 1862, l’église est classée Monument historique. De 1894 à 1898, l'église est restaurée par l’architecte Édouard Warin. De 1902 à 1904, l’absidiole sud est restaurée. En 1932, la couverture du chevet est restaurée suite à l’affaissement de la charpente. De 1978 à ce jour, il a été procédé à la réfection des couvertures du chevet, du transept, des absidioles, de la nef et de la chapelle sud.
Saint-Hilaire de Mouthiers-sur-Boëme une des églises romanes les plus raffinées de l’Angoumois, une des pépites de l’art du XIIe siècle où de délicates sculptures épousent d'harmonieuses proportions.
Au Moyen-Âge, Plassac se trouvait sur un itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait par Angoulême et Aubeterre, ainsi que sur une voie est-ouest de pèlerinage entre Périgueux et Saintes pour vénérer les reliques de Saint-Eutrope. L'église a été construite au XIIe siècle. L'édifice est consacré à Cybard d'Angoulême, ermite mort en 581. Elle fut restaurée à la fin du XIXe siècle. En 1862, elle est classée Monument historique.
La façade tripartite est divisée par des corniches horizontales en 3 niveaux d'arcades et surmontée d'un fronton triangulaire ajouté. Le portail central à voussures nues est entouré par deux arcades aveugles. Le chevet comporte cinq arcades, des chapiteaux et des modillons. Bien que l'édifice soit de style roman, les arcs sont voûtés en berceau brisé. La nef unique comporte trois travées. Le chœur est précédé d'une travée surmontée d'une coupole, elle-même dominée par le clocher à plan hexagonal et se terminant par une flèche conique en couverture d'écailles. L'abside, en cul-de-four, est percée en partie haute d'un oculus. La voûte de l'abside est portée par onze arcades aveugles soutenant une corniche à métopes et modillons également sculptée. L'ornementation est visible en particulier dans les chapiteaux sculptés surmontant les colonnes. Ceux-ci représentent des personnages, divers animaux réels ou légendaires, des motifs végétaux.
L'église est également remarquable par sa petite crypte sous l'autel accessible par deux escaliers intérieurs dans la nef. Cette crypte dotée d'une voûte surbaissée est éclairée naturellement par des vitraux modernes. On y découvre une magnifique Pieta de style Renaissance.
Saumur, le Cadre Noir
Son rôle principal est la transmission technique et théorique aux élèves de l'École nationale d'équitation (ENE), formant ainsi l'encadrement des centres équestres. En parallèle, les écuyers assurent le dressage des chevaux de l'école. Ils jouent également un rôle important dans la recherche et l'approfondissement des connaissances équestres. Enfin, ils participent à des représentations publiques et participent aux compétitions nationales et internationales contribuant ainsi au maintien et au rayonnement de l'équitation de tradition française (inscrite en 2011 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité).
Le Château de Brézé
Classé au titre des Monuments Historiques et situé à dix kilomètres de Saumur, le château de Brézé est un monument unique du point de vue de son réseau troglodytique remarquablement conservé, de ses pièces richement meublées et de son architecture néogothique très travaillée. Doté d'un patrimoine souterrain exceptionnel, composé d'une galerie de forte déclivité et riche de multiples cavités troglodytiques, Brézé offre un aperçu du système de défense imaginé, au Moyen Âge, pour se protéger des envahisseurs. Le château de Brézé est à considérer comme la plus grande forteresse souterraine d’Europe. A partir de douves sèches de 18 m de profondeur et 10 m de largeur sans équivalent en Europe, sa singularité réside dans l’insolite réseau de 28 000 m2 de cavités et tunnels creusés dans le tuffeau pour abriter et protéger par un système de défense, hommes, animaux, cuisines, celliers, puits de lumière, etc.
Angers
Le Château
Ce pentagone flanqué de dix-sept grosses tours, hautes de 40 à 60 mètres, est un des plus beaux spécimens de l’architecture militaire féodale. Son périmètre de 660 mètres est entouré de fossés de 30 mètres de large et profonds de 11 mètres, taillés à même le roc. Mais ce qui étonne à Angers, c’est l’utilisation du schiste ardoisier avec des strates de pierre blanche sur une assise de grès et de granit. Dans la cour intérieure, se trouve la Chapelle Sainte-Geneviève, dotée d’une admirable voûte avec ses clefs sculptées, du XVe siècle, élevée par Louis II d’Anjou et Yolande d’Aragon. Le logis royal jouxte la façade de la chapelle et possède deux tapisseries de Bruxelles du XVIe siècle. La grande galerie, accolée au logis, a été construite en 1954 pour abriter la tapisserie de l’Apocalypse. Cet ensemble tissé, unique au monde, faisait à l’origine 168 mètres de long (107 aujourd’hui) sur 5,50 mètres de haut. Les 76 tableaux qu’il représente illustrent le texte de l’apôtre Saint-Jean. Ils ont été tissés par Nicolas Bataille sur les cartons de Hennequin de Bruges, entre 1373 et 1380.
Cathédrale Saint Maurice
Le portail occidental de la cathédrale est en restauration. Les sculptures s’étaient dégradées sous l’effet destructeur des éléments et des ruissellements. Les polychromies étaient devenues invisibles, recouvertes par l’épais badigeon apposé au XIXe s et par les salissures. Le protocole de restauration mis en œuvre a permis de mettre à jour les couches picturales anciennes. Des fouilles et des représentations iconographiques attestent de la présence d’une galerie édifiée en 1225 désignée comme un « portique » ou un porche s’étendant sur toute la longueur de la façade occidentale et sur une profondeur interne de 7 m, qui protégeait le portail et ses sculptures. Cette galerie, en très mauvais état, a été détruite en 1807. Des études menées sur le portail et son environnement ont conduit à la conclusion que seule la reconstruction d’une structure au-dessus et autour des sculptures viendrait protéger durablement cette pièce majeure du patrimoine français et ses polychromies. La DRAC des Pays de la Loire a lancé un ambitieux projet avec la ville d’Angers et le clergé catholique : construire la première extension contemporaine d’une cathédrale en France. Cette construction sera une transition entre l’espace religieux de la cathédrale et l’espace profane du parvis. Un concours d’architecture lancé en 2019 a permis de sélectionner le projet du japonais Kengo Kuma. Ce projet devrait s’achever en 2024.
Les mosaïques d’Isidore Odorico fils
Elles donnent des couleurs à Angers : La Maison bleue, Les commerces divers, l'hôtel d'Anjou, les enseignes Art déco...
L’hôpital Saint jean
Ce remarquable ensemble architectural de la fin du 12ème siècle devient en 1967 un écrin pour le chef d’œuvre de jean Lurçat : le Chant du monde. Cet ensemble est conçu comme une version moderne de l’apocalypse, que Jean Lurçat découvre à Angers en 1938 et qui l’a profondément marqué sur le plan esthétique et technique. Ainsi Lurçat souhaitait que le chant du monde soit exposé non loin de l’œuvre inspiratrice. Le chant du monde est composé de 10 tapisseries exposées dans la salle des malades, lieu qui se prête admirablement à leur mise en valeur. Lurçat offre ici sa propre vision du monde faisant référence, comme la tapisserie de l’apocalypse, aux menaces de son siècle : danger nucléaire, guerre et ses horreurs, écologie.
Château de Brissac-Quince « A demi détruit, à demi construit »
Les grandes dates de ce bâtiment sont les suivantes :
1455 – Pierre de Brézé bâtit le premier château.
1502 – il est racheté par René de Cossé.
1594 – Charles de Cossé, petit-fils de René, gouverneur de Paris, remet les clefs de la ville à Henri IV. En reconnaissance, le roi le fait duc et maréchal. L’argent qu’il reçoit lui permet de rebâtir le château de Brissac.
1614-1621 – Les travaux confiés à Jacques Corbineau, sont interrompus à la mort du duc, laissant le château dans l’état où on le découvre aujourd’hui : « un château neuf à demi construit dans un château vieux à demi détruit ». Les restes du château médiéval acheté par René de Cossé et érigé par Pierre de Brézé c’est le côté forteresse de Brissac : deux tours rondes inachevées à toit conique et à mâchicoulis. Quant au château neuf, à demi construit (le côté palais de Brissac) il est représenté par le corps central de cinq étages à baies cintrées ornées de pilastres et de niches à statues, terminé par un dôme. Cette façade est encore Renaissance, tandis que l’autre, placée en équerre, appartient au style Louis XIII.
1620 – Marie de Médicis, alliée au duc d’Epernon, est vaincue aux Ponts-de-Cé. Réconciliation toute relative de la mère et du fils (Louis XIII) à Brissac.
Brissac est étonnant par sa hauteur et par l’enchevêtrement de ses deux styles de construction : ses plafonds à la française, avec leurs peintures du XVIIe siècle, sa chambre des Chasses, avec de superbes tapisseries des Flandres (XVIe siècle), la Chapelle et son bas-relief en marbre de David d’Angers et son théâtre, construit en 1883 sur le modèle des théâtres du XVIIe siècle.
Le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Poitou-Charentes a pour missions de :
- constituer une collection d’art contemporain international par des acquisitions régulières d’œuvres ;
- diffuser cette collection par des expositions, des prêts, des dépôts et des éditions ;
- rendre accessible à tous l’art contemporain par des activités de médiation développées à partir de la collection et des expositions.
Il a pour particularité de fonctionner sur deux sites. À Linazay, entre Angoulême et Poitiers, un bâtiment abrite ses réserves muséographiques.
Ce lieu est habituellement fermé au public, à l'occasion des journées européennes du patrimoine, un groupe du Germa - Amis des musées a pu, exceptionnellement, y pénétrer et découvrir les collections conservées, notamment des oeuvres de Sadaane Afif, Richard Fauguet, Philippe Thomas, Jacques Lizenz, Edie Dubien et les toiles "Sociology Professor" et "Sophomore" de John Currin.
Malheureusement, la fameuse "Colonial Tea Cup" de Paul McCarthy, bien connue, des angoumoisins n'était pas visible.
25 juillet 2023 : un moment avec les fouilleurs d'Angeac-Charente
Les participants ont bénéficié d’une visite d’un des plus fabuleux sites paléontologiques d’Europe, celui d’Angeac-Charente, commentée par Jean-François Tournepiche.
En préambule, Jean-François Tournepiche a présenté le site qui accueillait, entre le 9 et le 30 juillet, la 14ème session de fouilles. Il a expliqué les conditions d’organisation de ces fouilles et a insisté sur le rôle essentiel des bénévoles dans ces travaux.
Il a ensuite raconté le site et ce qu’on y a trouvé.
Les premières découvertes de fossiles de dinosaures remontent à 2008. En août 2010, la première campagne de fouilles était lancée. Et depuis, chaque année a été marquée par une découverte exceptionnelle (fémur gigantesque en 2010, tronc de conifère en 2012, concentration d’os d’ornithomimosaures en 2013, carapace complète de tortue en 2014, tronc d'un immense conifère avec une partie de son système racinaire en 2024, etc.).
Au-delà de ces découvertes spectaculaires le gisement d’Angeac est exceptionnel pour les raisons suivantes : la diversité des types de fossiles, la quantité et la qualité des ossements retrouvés et la diversité des espèces animales et végétales du Crétacé inférieur.
Cependant, au milieu des tortues, poissons, crocodiles et mammifères, les dinosaures restent incontestablement les stars du site.
Jean-François Tournepiche a enfin rappelé que les carrières Audouin avaient acheté la vigne sous laquelle la falaise va être creusée permettant ainsi une extension de la zone à fouiller.
Les fouilles devraient se poursuivre jusqu’en 2040.
Pour suivre au quotidien l’évolution des découvertes de nos fouilleurs, consultez le blog " Petit carnet paléo" tenu par Mazan, il suffit de cliquer sur le lien suivant :
Vous trouverez également ci-joint un article du figaro 14 juillet 2023 consacré à la campagne de fouilles 2023.
- les alignements de Ménec à Carnac ;
- le vieux Quimper, son musée des Beaux-arts (650 oeuvres du 14ème siècle au 20ème siècle dont Max Jacob, Paul Sérusier, Claude Joseph Vernet), son musée de la faïence et son musée départemental breton ;
- Locronan, l’enclos paroissial de Pleyben, la chapelle du Mont St-Michel de Brasparts dans les Monts d’Arrée ;
- Morlaix (Maisons à pondalez du 16ème siècle, maison de la duchesse Anne, viaduc ferroviaire de 1863) ;
- l’enclos paroissial de Guimiliau, l’église de St-Thégonnec, le château de Kerjean ;
- St-Malo ;
- Rennes, son musée de Rennes, son quartier médiéval de Rennes, la cathédrale, les portes mordelaises, quelques oeuvres de street art, et la piscine St Georges décorée par le mosaïste Isidore Odorico (Art déco) ;
- Nantes, le musée d’Histoire dans le château des Ducs de Bretagne, « Les machines de l’île », le musée Jules Verne, le musée d’arts.
Suite à la tempête de 1999 qui a dévasté le parc du domaine, les propriétaires ont fait appel à des artistes contemporains prestigieux comme Andy Goldsworthy, Antony Gormley, Christian Lapie et Joël Shapiro. Ceux-ci ont utilisé, provenant de la forêt abattue, bois courbes, troncs de chêne et de séquoia entre autres, pour réaliser des œuvres remarquables.
Les participants ont donc découvert sous la conduite de Marie-Reine Bernard :
- "Coeur de Chêne", un Cairn en bois de 2001, d'Andy GOLDSWORTHY, branches coudées de chênes installées sans autre système d’attache qu’un jeu d’entrelacs.
- " Coeur de Chêne II" , un second Cairn en bois d'Andy GOLDSWORTHY de 2002- sous le hangar
- "Pool of Light " d'Andy GOLDSWORTHY, 2000 bûches de châtaigner fendues jouent avec les contrastes de la lumière. Le changement, la transformation, la temporalité font partie intégrante de sa démarche artistique. « Mouvement, changement, lumière, croissance et altération sont l’âme de la nature, les énergies que j’essaie de faire passer à travers mon travail » explique-t-il.
- "One and other" d’Anthony GORMLEY œuvre nommée localement, le guetteur;
- "La Forêt " de Joel SHAPIRO qui symbolise le déséquilibre d’une chute figée pour l’éternité ;
- "Le Pré de l'Entre Deux", deux groupes de statues de Christian LAPIE 58 ombres tutélaires de dimensions impressionnantes veillent sur les arbrisseaux de la nouvelle plantation de chênes, la Querceriaie. Les billes de chênes ont été fendues, puis taillées à différentes hauteurs et traitées. Recouverts de créosote, elles sont d'un noir profond. Le nom de l’oeuvre a pour origine la réflexion de Christian Lapie lorsqu’il visite le lieu pour la première fois au printemps 2002 alors que de nombreux arbres sont encore à terre. “Ces arbres extraits des chablis sont tordus, vrillés, éclatés et livrent ainsi l’essentiel de leur secret. Une immense souffrance. Je propose de créer un lien entre le château et la nouvelle forêt que l’on replante. Ce lien doit être un rite de passage”, dit-il.
- et un superbe potager dans le goût du 19ème siècle.
Ce fut également l'occasion de découvrir la chapelle néogothique du château construite par Paul Abadie fils et d'échanger avec M. Philippe d'Hémery, le propriétaire du domaine.
Les 46 participants ont passé une agréable journée à découvrir les bâtiments emblématiques de Poitiers :
- l' église Notre Dame la Grande, joyau de l’art roman ;
- le Palais des comtes de Poitou, Ducs d’aquitaine ;
- l'église Saint-Hilaire, avec son vaste chœur roman orné de peintures murales ;
- le Baptistère Saint-Jean, l’un des plus anciens monuments chrétiens d’Europe ;
- la cathédrale Saint-Pierre ;
- l'église Sainte Radegonde.