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Vous trouverez ci-dessous un article sur l’origine de notre association. Il a été rédigé par Christine Baier Delacroix, Présidente du GERMA de 2013 à 2017, et Béatrice Rolin Kool. Il a été publié en 2018 dans le n° 53 de « L’AMI DE MUSÉE », la revue de la Fédération Française des sociétés d’Amis de Musées (page 16 et 17) qui est accessible en cliquant sur le bouton ci-après .
Le GERMA, Groupe d'études et de recherches du Musée d'Angoulême est né en 1982, d'un groupe de chercheurs rassemblés autour des deux conservateurs de l'époque qui en avaient donné l'impulsion, Monique Bussac et Etienne Féau. Il était donc naturel que cette association privilégie la recherche et la publication des études des collections muséales. Ces objectifs figuraient en tête des statuts de l'association, suivis de près par la médiation, le musée ayant très tôt, dès 1983, placé la médiation au centre de ses préoccupations. Cette association de chercheurs cooptés est devenue en 2017, en s'ouvrant aux adhésions, l'association « GERMA – Amis des Musées » et a rejoint la Fédération Française des Sociétés d'Amis des Musées.
L'aide aux chercheurs a pris des formes diverses. Aide sur projet de longue durée, mais aussi défraiement et accueil plus ponctuel de chercheurs étudiant les fonds du musée. Il est très frustrant de ne pouvoir détailler ici toute la gamme de ces belles réalisations et de devoir se contenter de quelques exemples !
Dans les années 80, Etienne Féau, conservateur africaniste, accueille régulièrement au Musée d'Angoulême des stagiaires et jeunes chercheurs africains ou océaniens, instituant avec l'aide - parmi d'autres - du GERMA, une forme de restitution scientifique avec les pays d'origine de nos collections : formation muséologique et échange de documentation, bourses de jeunes chercheurs. Cette attitude a perduré après son départ, puis avec sa successeure Emilie Salaberry, qui a repris les échanges soutenus par l'association. Soulignons entre autres en 2012, un beau projet de recherche associant en parallèle le Musée et l'université de Dakar d'une part, le musée et quatre écoles de l'image d'Angoulême de l'autre. Ces travaux ont amené des étudiants à se déplacer à Dakar, et ont abouti à une exposition virtuelle dans les deux musées, ainsi qu'à une très innovante journée « Transmédia et Arts Africains » en 2013 à Angoulême. Le GERMA cofinançait cette aventure qui s'est prolongée sous d'autres formes et avec d'autres moyens à l'école européenne supérieure de l'image.
L'aide aux jeunes chercheurs et stagiaires initiée par Etienne Féau va s'étendre aux autres secteurs de la recherche dans les années 90 et perdurer jusqu'en 2016. Une quarantaine d'étudiants en master surtout, DEA et doctorat plus rarement, a bénéficié d'une aide pendant cette période. Ils étaient rattachés aux facultés de la Région, d'abord Poitiers et La Rochelle, puis Tours, Bordeaux, Toulouse... Il s'agissait majoritairement de recherches concernant l'étude des collections archéologiques et paléontologiques, mais aussi les collections du 19ème, armes, sculptures et peintures ou photographies. Enfin ces dernières années des recherches concernant les publics, la médiation et la conservation, secteurs plus récemment développés dans les universités (régie des oeuvres, restauration), ont été soutenues par le GERMA.
A ses débuts, et jusqu'en 2007, le GERMA était, par convention avec la commune et selon des modalités qui ont varié au fil du temps, coéditeur puis éditeur du Musée (catalogues, cartes postales, affiches...). Le soutien des chercheurs dans le domaine de l’Archéologie, des Beaux Arts et de l’Ethnographie européenne et extra-européenne s’est donc tout naturellement étendu à l’édition des résultats de leurs recherches. Il a pu prendre plusieurs formes : édition, coédition, participation à des souscriptions, achats de stock de livres. Plus d'une quarantaine d'ouvrages ont été publiés, sans compter d'innombrables petits journaux et plaquettes d'expositions. Des catalogues « grand public » donc, mais aussi des publications plus scientifiques, parfois en collaboration avec le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le Comité des Travaux Historiques et des Sites (CTHS), l'association des publications Chauvinoises, la section fédérée de l'association des conservateurs du Poitou-Charentes... Certains font date, comme le catalogue de l'exposition sur l'architecte Paul Abadie (1984) fruit des recherches d'un membre fondateur de l'association, Claude Laroche, repris en 1988 par la Réunion des Musées Nationaux (RMN) à l'occasion de la reprise de l'exposition au Musée des Monuments Français à Paris.
A l’examen de cette trentaine d’années ressort tout particulièrement l’action du GERMA dans le domaine de l'archéologie et paléontologie charentaise. Le lien apparait très concrètement entre le soutien offert à la recherche par l’association et l’enrichissement des collections dévolues au musée ainsi que leur mise en valeur, étude, publication, exposition.
Le processus commence par le soutien au financement et à l’équipement des chantiers de fouilles, souvent impossible par les services régionaux d'archéologie. Par ailleurs, la rapidité d'intervention de l'association a permis des sauvetages urgents qui eussent été impossibles autrement. L'achat d'équipements utilisés collectivement : théodolite, bac de déchlorurassions pour les métaux par exemple a aussi été très utile aux chercheurs.
Suit aussi parfois l'aide au financement des analyses en laboratoire (datations au carbone 14, scanner d'objets métalliques dans leur gangue, etc), puis de la documentation d’étude et des collections de comparaison (entre 2000 et 2007 le GERMA a permis la constitution d'une lithothèque et sa numérisation, et d'une collection ostéologique, accessibles aux chercheurs) ainsi que la numérisation des collections ou le moulage de spécimens d'étude.
Tout cet accompagnement, parfois très modeste mais bien ciblé, a permis l’entrée au Musée de fonds archéologiques et paléontologiques documentés de tout premier plan et a créé autour du Musée un réseau de chercheurs au niveau national et international. Le Musée d'Angoulême doit beaucoup de son rayonnement actuel dans le domaine de l'archéologie à l'existence du GERMA.
Il faut enfin souligner que l'intervention de l'association, par la souplesse du fonctionnement associatif, a souvent été décisive, permettant le démarrage de la fouille au moment de la découverte de sites comme Cherves de Cognac ou Angeac-Charente avant que les pouvoirs publics et collectivités territoriales ne prennent son relais.
On n'insistera jamais assez sur ce fait, et cette observation est valable dans tous les domaines de la recherche, quelle qu'en soit la thématique : l'association s'est trouvée au départ de nombreux projets qui n'auraient pas vu le jour sans ce premier coup de pouce, les acteurs publics ou privés ne soutenant les projets que lorsqu'ils ont un début de financement. La confiance du GERMA accordée aux initiatives des chercheurs est à louer tout particulièrement, d'autant plus bien sûr, que certains projets ont parfois été très longs à aboutir ! L'esprit d'ouverture dans lequel travaillait le GERMA a, par ailleurs, attiré autour de lui de nombreux chercheurs qui l'ont enrichi de nouvelles collaborations et lui ont apporté d'autres sources de financement complémentaires.
Les domaines très actifs sont aussi le fruit de l'engagement des personnalités et des équipes de chercheurs qui les ont animés. On ne s'étonnera pas de voir les activités de la section Afrique / Océanie chuter brutalement en 1991, au moment du départ d'Etienne Féau vers des responsabilités au Musée National des Arts Africains et Océaniens (MNAO, précurseur du Musée du quai Branly, alors installé Porte Dorée) et reprendre en 2008 à l'arrivée de sa successeure Emilie Salaberry. Ces sections, à côté de subsides, ont surtout besoin d'animateurs en prise avec les musées qui les dynamisent, orientent et éclairent leurs choix.
Entre 1982 et 2016, l’appui à la recherche a été l'activité prioritaire de l'association GERMA et a représenté, jusqu'à 80% de son budget. Il s'agissait là d'un véritable mécénat au bénéfice des musées d'Angoulême, qui joint au bénévolat de ceux qui l'ont mis en oeuvre, a donné au musée d’Angoulême un rayonnement exceptionnel pour une structure de cette catégorie.
A ceux qui ont participé à cette belle aventure, toute notre gratitude !