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10 novembre 2023 : Le Trésor de la Cathédrale d'Angoulême dévoilé
La cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême est remarquable à la fois par son architecture romane datant du XIIe siècle et, depuis 2016, par la mise en scène de son Trésor réalisée par l’artiste plasticien Jean-Michel Othoniel (voir à la rubrique "nos conférences").
Le verre soufflé coloré, matériau de prédilection de l’artiste est au coeur cette création. Les vitraux aux tonalités bleu, dont le bleu d'Angoulême, et or diffusent une lumière colorée dans une mise en abîme du reflet qui contribue à l’atmosphère onirique des lieux.
Exposé sur les trois niveaux du côté du transept sud de la cathédrale (39 marches, qui n'ont rien à voir avec le film d'Alfred Hitchcock, sont à gravir). le Trésor possède ainsi un magnifique écrin composé par une quinzaine d'artisans d'art, dont ceux de l’Atelier du Bégonia d’or spécialisé dans la broderie au fil d’or, un savoir-faire rochefortais, remontant au 17ème siècle, intimement lié aux Manufactures royales où étaient brodés au fil d’or les uniformes et les drapeaux.
Chaque salle du Trésor correspond à un thème : le Lapidaire, l'Engagement, le Merveilleux.
19 octobre 2023 : découverte de trois églises romanes en Angoumois
Saint-Michel d’Entraygues
De 1137 à 1143, Lambert, abbé fondateur de l’abbaye Notre-Dame de La Couronne et évêque d’Angoulême fait construire l’église afin d’accueillir les malades et les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle. Aux XIVe et XVe siècle, la guerre de Cent Ans entraîne la ruine de l’abbaye Notre-Dame. En 1450, l’église, cédée au diocèse d’Angoulême, devient église paroissiale. En 1596, lors des Guerres de Religion, l’église est pillée. Au XVIIe siècle, la voûte centrale s’écroule. Elle est remplacée par une simple charpente. En 1789, la Révolution française débute. En 1793, l’église est pillée. En 1841, Saint-Michel est classée Monument historique. « Ce monument circulaire, par son plan et la beauté de ses détails, peut être considéré comme un type achevé des édifices de cette espèce » affirme Prosper Mérimée. C’est en effet une église à l’architecture unique en Angoumois. De 1843-1844, des travaux de restauration sont exécutés : réfection de la toiture et peinture du tillage (plafond de bois). De 1848-1853, d’importants travaux de restauration et de reconstruction dirigés par Paul Abadie fils sont réalisés. De 1851-1853, le cimetière dit «des Pélerins» qui entourait l’église est déplacé. En 1852, l’église est rendue au culte. En 1898, un clocher isolé au nord de l’église est construit par l’architecte Hector-François Laboisne. Au début des années 1980, des travaux de rejointoiement sont réalisés.
L’église octogonale s’inscrit dans un cercle de 13,60 m de diamètre. Elle est entourée de huit absidioles hémicirculaires voûtées en cul-de-four. Un tambour de plan octogonal, à l’origine couvert d’une coupole, s’élève au-dessus des absidioles. L’édifice est couronné d’un petit clocher. Le maintien de la voûte d’ogive à huit quartiers a imposé la présence de contreforts d’angle. Une couverture en dalles de pierre a été préférée à la tuile. Les chapiteaux présentent entre autres des plantes luxuriantes. 72 modillons ont été replacés par Abadie fils. Certains sont d’origine, d’autres ont été refaits au XIXe siècle. On peut identifier notamment des Gorgones qui tirent la langue, un basilicum, une sirène à deux queues et... un homard.
Cet édifice présente de magnifiques exemples de la sculpture romane :
- rubans à trois cordes formant des cercles entrelacés marqués au centre d’une pointe de diamant ;
- cercles s’entrecroisant avec une tresse végétale avec entre chaque cercle des rameaux composant des losanges, quatre feuilles bourgeonnantes s’échappant des tiges pour s’affronter deux à deux ;
- tiges en cœur liées à leur base par des anneaux, à l’intérieur, des feuilles dentelées s’épanouissent en fleur de lys.
- « Saint Michel terrassant le dragon » (avec ses ailes on ne peut le confondre avec Saint-Georges), sculpture du XIIe siècle et chef-d’œuvre de l’art roman, figure sur le tympan du portail d’entrée à l’ouest. La représentation du mouvement y est particulièrement remarquable. Un nimbe rouge encadrant le visage de l’archange signalé par Abadie fils peut encore être perçu et laisse imaginer une colorisation plus généralisée.
Saint-Hilaire de Mouthiers-sur-Boëme
Au VIe ou IXe siècle, un monastère est fondé. En 1094, l'église est donnée par Guillaume de la Rochandry à l’abbaye Saint-Martial de Limoges qui y fonde un prieuré régulier. A la fin du XIe siècle une église est construite avec une nef charpentée. De 1120 à 1130, le voûtement de la nef est réalisé. Entre 1135 et 1145, les parties orientales de l'édifice sont reconstruites. Au XIIIe siècle, le clocher est repris et une flèche est construite. Aux XIVe et XVe siècle, pendant la Guerre de Cent Ans l'église est en partie détruite. Fin XVe ou début XVIe siècle, la façade est transformée dans le style gothique et une chapelle est construite sur le bras de transept sud. Lors des Guerres de Religion, l'église est en partie ruinée. 1735 ou 1737, la flèche de l’église est foudroyée. La nef est restaurée. En 1847, Paul Abadie fils établit un devis pour la restauration de l’église à 16 000 F. Il n’obtient que 7 000 F. En 1849, il restaure le mur gouttereau extérieur nord et de l’absidiole nord. En 1851, les travaux sont interrompus. En 1862, l’église est classée Monument historique. De 1894 à 1898, l'église est restaurée par l’architecte Édouard Warin. De 1902 à 1904, l’absidiole sud est restaurée. En 1932, la couverture du chevet est restaurée suite à l’affaissement de la charpente. De 1978 à ce jour, il a été procédé à la réfection des couvertures du chevet, du transept, des absidioles, de la nef et de la chapelle sud.
Saint-Hilaire de Mouthiers-sur-Boëme une des églises romanes les plus raffinées de l’Angoumois, une des pépites de l’art du XIIe siècle où de délicates sculptures épousent d'harmonieuses proportions.
Saint-Cybard de Plassac
Au Moyen-âge, Plassac se trouvait sur un itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait par Angoulême et Aubeterre, ainsi que sur une voie est-ouest de pèlerinage entre Périgueux et Saintes pour vénérer les reliques de Saint-Eutrope. L'église a été construite au XIIe siècle. L'édifice est consacré à Cybard d'Angoulême, ermite mort en 581.
Elle fut restaurée à la fin du XIXe siècle. En 1862, elle est classée Monument historique.
La façade tripartite est divisée par des corniches horizontales en 3 niveaux d'arcades et surmontée d'un fronton triangulaire ajouté. Le portail central à voussures nues est entouré par deux arcades aveugles. Le chevet comporte cinq arcades, des chapiteaux et des modillons. Bien que l'édifice soit de style roman, les arcs sont voûtés en berceau brisé. La nef unique comporte trois travées. Le chœur est précédé d'une travée surmontée d'une coupole, elle-même dominée par le clocher à plan hexagonal et se terminant par une flèche conique en couverture d'écailles. L'abside, en cul-de-four, est percée en partie haute d'un oculus. La voûte de l'abside est portée par onze arcades aveugles soutenant une corniche à métopes et modillons également sculptée. L'ornementation est visible en particulier dans les chapiteaux sculptés surmontant les colonnes. Ceux-ci représentent des personnages, divers animaux réels ou légendaires, des motifs végétaux.
L'église est également remarquable par sa petite crypte sous l'autel accessible par deux escaliers intérieurs dans la nef. Cette crypte dotée d'une voûte surbaissée est éclairée naturellement par des vitraux modernes. On y découvre une magnifique Pieta de style Renaissance.
17 septembre, visite des réserves du FRAC à Linazay et rencontre avec Florian de la Salle, artiste en résidence
Le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Poitou-Charentes a pour missions de :
- constituer une collection d’art contemporain international par des acquisitions régulières d’œuvres ;
- diffuser cette collection par des expositions, des prêts, des dépôts et des éditions ;
- rendre accessible à tous l’art contemporain par des activités de médiation développées à partir de la collection et des expositions.
Il a pour particularité de fonctionner sur deux sites. À Linazay, entre Angoulême et Poitiers, un bâtiment abrite ses réserves muséographiques. Ce lieu est habituellement fermé au public, à l'occasion des journées européennes du patrimoine, un groupe du Germa - Amis des musées a pu, exceptionnellement, y pénétrer et découvrir les collections conservées, notamment des œuvres de Sadaane Afif, Richard Fauguet, Philippe Thomas, Jacques Lizenz, Edie Dubien et les toiles « Sociology Professor » et « Sophomore » de John Currin.
Malheureusement, la fameuse « Colonial Tea Cup » de Paul McCarthy, bien connue, des angoumoisins n'était pas visible.
Cette visite a été suivie d’une rencontre avec Florian de la Salle, cet artiste, accueilli en résidence sur le site, a pu ainsi bénéficier d’espaces d’accrochages lui ouvrant la possibilité d’un regard rétrospectif sur plus de dix années de pratique de la sculpture, de la photographie, du dessin et de l’installation. A cette occasion, il a notamment présenté ses chromatographies sur papier buvard et porcelaine.
Les participants ont bénéficié d’une visite d’un des plus fabuleux sites paléontologiques d’Europe, celui d’Angeac-Charente, commentée par Jean-François Tournepiche.
En préambule, Jean-François Tournepiche a présenté le site qui accueillait, entre le 9 et le 30 juillet, la 14ème session de fouilles. Il a expliqué les conditions d’organisation de ces fouilles et a insisté sur le rôle essentiel des bénévoles dans ces travaux. Il a ensuite raconté le site et ce qu’on y a trouvé.
Les premières découvertes de fossiles de dinosaures remontent à 2008. En août 2010, la première campagne de fouilles était lancée. Et depuis, chaque année a été marquée par une découverte exceptionnelle (fémur gigantesque en 2010, tronc de conifère en 2012, concentration d’os d’ornithomimosaures en 2013, carapace complète de tortue en 2014, tronc d'un immense conifère avec une partie de son système racinaire en 2024, etc.).
Au-delà de ces découvertes spectaculaires le gisement d’Angeac est exceptionnel pour les raisons suivantes : la diversité des types de fossiles, la quantité et la qualité des ossements retrouvés et la diversité des espèces animales et végétales du Crétacé inférieur. Cependant, au milieu des tortues, poissons, crocodiles et mammifères, les dinosaures restent incontestablement les stars du site.
Jean-François Tournepiche a enfin rappelé que les carrières Audouin avaient acheté la vigne sous laquelle la falaise va être creusée permettant ainsi une extension de la zone à fouiller. Les fouilles devraient se poursuivre jusqu’en 2040.
15 avril, le Jardin de l'Abrègement à Bioussac
Suite à la tempête de 1999 qui a dévasté le parc du domaine, les propriétaires ont fait appel à des artistes contemporains prestigieux comme Andy Goldsworthy, Antony Gormley, Christian Lapie et Joël Shapiro. Ceux-ci ont utilisé, provenant de la forêt abattue, bois courbes, troncs de chêne et de séquoia entre autres, pour réaliser des œuvres remarquables.
Les participants ont donc admiré sous la conduite de Marie-Reine Bernard :
- « Cœur de Chêne », un Cairn en bois de 2001, d'Andy Goldsworthy, branches coudées de chênes installées sans autre système d’attache qu’un jeu d’entrelacs.
- « Cœur de Chêne II », un second Cairn en bois d'Andy Goldsworthy de 2002- sous le hangar
- « Pool of Light » d'Andy Goldsworthy, 2000 bûches de châtaigner fendues jouent avec les contrastes de la lumière. Le changement, la transformation, la temporalité font partie intégrante de sa démarche artistique. « Mouvement, changement, lumière, croissance et altération sont l’âme de la nature, les énergies que j’essaie de faire passer à travers mon travail » explique-t-il.- « One and other » d’Anthony Gormley œuvre nommée localement, le guetteur;
- « La Forêt » de Joel Shapiro qui symbolise le déséquilibre d’une chute figée pour l’éternité ;
- « Le Pré de l'Entre Deux », deux groupes de statues de Christian Lapie, 58 ombres tutélaires de dimensions impressionnantes veillent sur les arbrisseaux de la nouvelle plantation de chênes, la Querceriaie. Les billes de chênes ont été fendues, puis taillées à différentes hauteurs et traitées. Recouverts de créosote, elles sont d'un noir profond. Le nom de l’œuvre a pour origine la réflexion de Christian Lapie lorsqu’il visite le lieu pour la première fois au printemps 2002 alors que de nombreux arbres sont encore à terre. « Ces arbres extraits des chablis sont tordus, vrillés, éclatés et livrent ainsi l’essentiel de leur secret. Une immense souffrance. Je propose de créer un lien entre le château et la nouvelle forêt que l’on replante. Ce lien doit être un rite de passage », dit-il.
- et un superbe potager dans le goût du 19ème siècle.
Ce fut également l'occasion de découvrir la chapelle néogothique du château construite par Paul Abadie fils et d'échanger avec M. Philippe d'Hémery, le propriétaire du domaine.
18 mars, Poitiers la Romane
Les participants ont passé une agréable journée à découvrir les bâtiments emblématiques de Poitiers :
- l’église Notre Dame la Grande, joyau de l’art roman ;
- le Palais des comtes du Poitou, Ducs d’aquitaine ;
- l'église Saint-Hilaire, avec son vaste chœur roman orné de peintures murales ;
- le Baptistère Saint-Jean, l’un des plus anciens monuments chrétiens d’Europe ;
- la cathédrale Saint-Pierre ;
- l'église Sainte Radegonde.