Jean-Michel Othoniel
" De l’obscurité à l’enchantement du monde "
Dans l’amphithéâtre de l’Espace Franquin, Marie-Reine Bernard nous a fait découvrir Jean-Michel Othoniel.
Après avoir évoqué le parcours personnel de cet artiste contemporain, elle a présenté plusieurs de ses œuvres dont sa première, une photographie intitulée « autoportrait en robe de prêtre » de 1986 où il se met ainsi en scène après une profonde blessure.
Au début des années 1990, Il réalise des œuvres en cire ou en soufre qui seront présentées en 1992 à la Documenta de Kassel.
En 1996, pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, il découvre la sensualité du verre qui marquera un tournant dans son travail.
Collaborant avec les meilleurs artisans de Murano, il explore les propriétés de ce matériau qui devient dès lors sa signature.
La plupart de ses créations sont formées de sphères en verre soufflé qui s’apparentent à des perles. Elles évoquent parfois son amour du voyage et les savoir-faire artisanaux. Pour les réaliser, il fait régulièrement appel à des souffleurs de verre mexicains, japonais ou indiens.
Il commence à faire dialoguer ses œuvres avec le paysage, suspendant des colliers géants dans les jardins de la Villa Médicis, aux arbres du jardin vénitien de la Collection Peggy Guggenheim en 1997, ainsi qu’à l’Alhambra et au Generalife de Grenade en 1999. En 1997, il crée « Le Collier Cicatrice », 1 000 colliers de verre rouge qu’il offre à ceux qui veulent les porter avec fierté.
En 2000, Jean-Michel Othoniel transforme la station de métro Palais-Royal – Musée du Louvre en « Kiosque des Noctambules ». Le grand public découvre alors l’artiste. L’œuvre est inspirée de la Gravure de Flammarion qui représente un paysage, un ciel hémisphérique où s'accrochent le Soleil, la Lune et les étoiles, et un homme à quatre pattes sur le sol qui passe la tête sous la voûte céleste à l'endroit où celle-ci rencontre la Terre, la position de sa main trahit sa surprise lorsqu'il découvre ce qui se trouve au-delà.
En 2004, il expose dans les salles mésopotamiennes du musée du Louvre ses premiers colliers autoportant, dont « la grande Rivière Blanche » aux perles constellées de pointes de seins.
En 2004, « Le Petit Théâtre de Peau d’Âne » est présenté sur la scène du Théâtre de Rochefort puis au théâtre du Châtelet à Paris. C’est une installation composée de quatre dressoirs de bois laqué, de 35 maquettes en verre filé, d’autant de globes et d’énormes vertugadins brodés d’or et de paillettes dans lesquels il a placé les petites marionnettes retrouvées dans la maison de Pierre Loti. Pour sa réalisation, il s'était entouré de jeunes artisans d'art de l’Atelier du Bégonia d’or spécialisé dans la broderie au fil d’or, un savoir-faire rochefortais, remontant au 17ème, lié aux Manufactures royales où étaient brodés au fil d’or les uniformes et les drapeaux.
En 2005, il créé « Le Bateau de larmes » en utilisant une barque abandonnée par des exilés cubains sur les plages de Miami. Une couronne, des chaînes et des colliers, tous de verre coloré, se transforment en leurs extrémités en d’énormes larmes de cristal limpide.
En 2014, il réaménage avec le paysagiste Louis Benech le bosquet du Théâtre d'Eau dans les jardins du château de Versailles. Il crée trois sculptures fontaines en verre doré, « Les Belles Danses ».
En septembre 2016, Jean-Michel Othoniel dévoile une œuvre d’art totale et monumentale, Le Trésor de la cathédrale d’Angoulême, sur laquelle il a travaillé pendant plus de huit ans.
En 2016, était inauguré à Amsterdam le monument « Living by numbers ».
En 2017, il présente à Sète « The big wave » une œuvre monumentale large de 15 mètres, haute de 6 mètres et composée de 10 000 briques de verre noir.
En 2018, pour le Musée national du Qatar, il réalise « Alfa », 114 sculptures fontaines dont les jets d’eau évoquent les formes fluides de la calligraphie arabe. La même année, pour la célébration des 30 ans du Musée de Saint-Etienne, sa ville natale, il exposait « The Big Wave », une grande paroi de verre noir en forme de vague spécialement conçue pour l’occasion.
En 2021, à l’occasion de l’exposition« Le Théorème de Narcisse » qui lui était consacrée, il transforme les marches du Petit Palais en « Rivière bleue ».
En 2021, il réhabilite « Le pont aux boules d’or » du domaine de Méréville en combinant métal, bois, perles d'or et d'inox.
En 2022, il prolonge le rêve du facteur Cheval d’animer son Palais idéal d'eau et de lumière avec la création de sculptures-fontaines et vitraux.
En 2023, il installe place Victor Hugo à Sète, une fontaine monumentale, « La Fontaine des Fleurs mouvantes ».